Bonjour à toutes et à tous,
Connaissez-vous Beatrix Potter et son héros Peter Rabbit? Peut-on dire que ses écrits et dessins soient Steampunk? Je dirais que oui car ces animaux sont nés de l’imagination de Beatrix et vivent habillés comme des humains.
Je crois que je ne vous ai jamais dit que j’adore les lapin, je connais donc Peter Rabbit depuis des années. (un peu comme le lapin blanc d’Alice… mais ça c’est une autre histoire) j’ai aujourd’hui voulu en savoir un peu plus sur sa créatrice et je n’ai pas été déçue de mes recherches!
Le film de Chris Noonan sur sa vie a été tourné en 2006, voici la bande annonce :
Et vous pouvez aller voir ses oeuvres au V&A Museum à Londres jusqu’au 17 novembre 2019 !
Au départ, je voulais faire un résumé de sa vie, mais je la trouve riche et intéressante, j’ai donc été obligée de laisser beaucoup de détails.
Helen Beatrix Potter est née en Angleterre le 28 juillet 1866 au sein d’une famille bourgeoise. Elle est éduquée à domicile et souffre d’une profonde solitude, à peine comblée par un environnement propice aux activités artistiques.
Son père est un photographe amateur, féru d’art, qui emmène ses enfants aux expositions de la Royal Academy. Le peintre préraphaélite John Millais est un ami de la famille. Beatrix est littéralement en adoration devant son tableau Ophelia qui est à ses yeux « la plus merveilleuse peinture du monde ».
Les mois d’été, la famille s’installe à Wray Castle au nord de l’Angleterre. C’est un véritable paradis pour la jeune fille qui trompe son ennui grâce à l’étude de la nature : herbier, collection de fossiles ou d’insectes, approfondissant ses connaissances scientifiques. C’est également à Wray Castle qu’elle fait la rencontre, déterminante, du prêtre anglican Hardwicke Rawnsley. (Il milite pour la protection de l’environnement et fondera en 1895 le National Trust). Il encourage son goût du dessin naturaliste et la pousse à fréquenter le British Museum.
Beatrix se passionne pour la mycologie. Pendant des années, elle récolte des spécimens, les dissèque, les dessine dans les moindres détails. Elle développe ensuite une théorie sur la propagation des lichens selon laquelle l’association lichénique entre algues et champignons est mutualiste. Soutenue par son oncle, le chimiste Sir Henry Enfield Roscoe, elle présente ses recherches aux botanistes des Jardins botaniques royaux de Kew. En pure perte : elle est victime de l’ostracisme d’une communauté scientifique, qui la relègue au rang d’amateur car elle est une femme. La Linnean Society of London organise une conférence autour de ses recherches à laquelle elle n’aura pas, en tant que femme, le droit d’assister.
Beatrix Potter a légué plus de 450 dessins naturalistes à the Armitt Museum Gallery d’Ambleside.
En 1890, sur le conseil d’Hardwicke Rawnsley, elle crée, à partir de ses dessins d’animaux et de plantes, ses premières cartes de vœux. Hildesheimer & Faulkner en Allemagne achète ces cartes. À la même époque, le fils de sa gouvernante attrape la scarlatine. Pour accompagner sa convalescence, Beatrix lui compose l’histoire de quatre petits lapins nommés Flopsy, Mopsy, Cottontail, et Peter.
Il faudra attendre sept ans pour que cette histoire originale soit étoffée et devienne un véritable ouvrage illustré en noir et blanc. Aucun éditeur ne semble intéressé. Devant des refus successifs et parfois méprisants, Beatrix Potter choisit de publier elle-même un recueil. Elle le souhaite différent des livres d’enfants de l’époque, peu maniables. Elle opte pour un petit format (15 cm), un papier résistant et, surtout, des illustrations sur chaque page. Deux atouts les différencient des publications traditionnelles :
L’anthropomorphisme de ses personnages est contrebalancé par la précision anatomique de son trait. Ses lapins ressemblent à des lapins et se conduisent comme tels. Leurs rapports avec les humains ne sont jamais édulcorés. Ainsi, le père de Peter Rabbit finit ses jours dans une tourte cuisinée par madame McGregor.
Son exigence du mot juste : Beatrix Potter est convaincue que les enfants sont sensibles aux mots qu’ils apprennent. Elle s’est toujours refusée à remplacer un terme, si difficile soit-il, par un autre, plus simple mais moins précis.
Ce premier tirage de 250 exemplaires est un véritable succès. L’auteur de Sherlock Holmes, Arthur Conan Doyle, en achète pour ses enfants. Trois mois plus tard, 250 exemplaires de Peter Rabbit sont à nouveau édités. Frederick Warne & Co., l’un des éditeurs qui l’avaient précédemment refusé, accepte de publier Peter Rabbit avec des illustrations en couleurs. En 1902, le livre paraît et, dans l’été de la même année, les premières copies « pirates » circulent aux États-Unis.
Beatrix Potter, à 36 ans, vit toujours chez ses parents, mais gagne sa vie pour la première fois. En 1905, elle achète avec ses revenus la ferme Hill Top à Near Sawrey dans le comté de Cumbria. Les dix années qui suivent verront la naissance de 23 albums. La famille de Peter Rabbit s’agrandit : Jeremy Fisher le Crapaud, Cecily Parsley, Miss Moppet et bien d’autres apparaissent. Ils évoluent dans un univers souvent cruel, alors que leur auteur, reconnue, se délivre peu à peu de la tutelle pesante de ses parents.
Elle se fiance avec Norman Warne, son éditeur, à l’âge de 39 ans, mais il meurt quelques mois après l’annonce officielle des fiançailles. En 1913, elle épouse Williams Heelis, un notaire d’Ambleside dans le Lake District. À partir de cette date, elle se consacre moins à l’écriture et à l’illustration. Elle abandonne progressivement Peter Rabbit pour se consacrer, avec son mari, à la vie rurale et en particulier à l’élevage de moutons Herdwick, race de moutons indigènes.
Beatrix meurt à Sawrey, en Cumbria, le 22 décembre 1943. Elle lègue au National Trust 14 fermes, 4 000 acres (16 km2) de terre, ses troupeaux de moutons Herdwick et, bien sûr, ses lapins, qui, affirmait-elle, étaient les descendants du véritable Peter Rabbit.