Bonsoir tout le monde,
Voici l’histoire des soldes ! Mais d’où est-ce que cela vient?
Même si ce n’est pas une certitude à 100 %, on peut dire, sans se tromper de beaucoup, que les soldes ont été « inventés » par Simon Mannoury, dans la première partie du XIXe siècle. Ce Normand monte à Paris et ouvre, en 1830, une boutique d’étoffes et de confection sise au coin de la rue du Bac et de la rue de l’Université, à deux pas de l’église Saint-Thomas-d’Aquin. Mannoury appelle sa boutique Au Petit Saint-Thomas.
Le commerçant démarre sa carrière à une époque charnière : les corporations, les commerces spécialisés, se diluent, laissant place à ce que l’on appelle des « magasins de nouveautés ».
L’idée : on regroupe dans un même endroit une multitude de produits, essentiellement destinés aux femmes. C’est le début des « grands magasins ».
Simon Mannoury est un créatif, un homme bourré d’idées, parfois farfelues, comme celle d’acheter un âne pour promener les enfants dans son magasin. Mais surtout, dit l’histoire, il invente la libre circulation dans les rayons, les étiquettes qui affichent les prix et la vente par correspondance.
Les intuitions de Mannoury trouvent un écho immédiat dans le public. L’homme propose de plus en plus de produits. Tous ne se vendent pas. C’est là qu’il a « la » grande idée : liquider les stocks d’invendus de la saison précédente, à bas prix, pour faire place aux nouveautés. Les soldes sont nés.
Mannoury fait un carton avec ses déstockages. Très vite, d’autres magasins lui emboîtent le pas.
Et, rien n’est hasard, un homme va populariser les soldes : Aristide Boucicaut. Qui est-ce? Un jeune employé recruté par Mannoury pour s’occuper du rayon des châles au Petit Saint-Thomas… Quand Mannoury ferme son magasin, en 1948, Boucicaut retrouve du travail dans une mercerie, rue du Bac. Il la rachète, avec sa femme, en 1852. C’est le Bon Marché, qui inspirera Zola pour son roman Au bonheur des dames (1883).
Le mot « solde », dans le langage populaire de l’époque, signifie « un reste d’étoffe, un coupon ». Les soldes sont réglementés pour la première fois en 1906 : la vente « au déballage ». En 1962, la loi précise davantage les contours. Et en 1996, un décret instaure la durée des ventes et les obligations des vendeurs.