Bonjour à toutes et à tous,
Comme vous le savez si vous me suivez sur Instagram, j’ai relevé le défi lancé par Lady Chapillon de Steampunk.fr #1yearofsteampunk. Le thème d’il y a quelques mois était… Marie Curie 😉 car le 11 février était la journée internationale des femmes de sciences !
J’avais donc proposé de faire un article plus détaillé sur la vie de cette grande dame dans mon journal.
Cette idée me trottait dans la tête depuis un moment car quand je prends le métro, c’est à la station Pierre et Marie Curie que je l’attrape… Je me suis toujours dit qu’il faudrait que je parle d’elle, d’eux.
J’ai donc visité le musée Curie dans le 5ème arrondissement à Paris en mars et je prends enfin le temps de vous rédiger l’article 😀
La vie de Marie Curie
Maria Sklodowska est née en novembre 1867 à Varsovie, encore sous l’emprise Russe.
Les études sont très importantes dans sa familles et Maria veut continuer à l’université. Malheureusement, celle-ci n’est pas ouverte aux femmes à Varsovie. Elle décide avec sa soeur ainée, Bronia, de partir en France pour étudier.
Maria devient préceptrice pendant plusieurs années pour aider sa soeur déjà partie et mettre de côté pour ses propres études.
En octobre 1891, Maria est à Paris et s’inscrit à La Sorbonne. Elle travaille beaucoup et est consciente de ses lacunes. Elle choisit de refaire sa première année.
En 1893, elle obtient une licence ès sciences physiques avec la mention très bien, puis en mathématiques avec la mention assez bien en 1894.
Elle pense retourner enseigner en Pologne, mais elle obtient un petit contrat pour mesurer les propriétés magnétiques des différents aciers. La SEIN (Société pour l’Encouragement de l’Industrie Nationale) le finance.
C’est grâce à cela qu’elle rencontrera Pierre Curie.
Pierre Curie a 8 ans de plus que Marie. Il est déjà connu et reconnu pour ses travaux.
Ils se marient le 26 juillet 1895.
Après la naissance d’Irène, leur première fille, Marie commence une thèse de doctorat en physique sur le « rayon uranique ».
Avec Pierre, ils choisissent de travailler en équipe. Ils découvrent deux éléments nouveaux en 1898 : le polonium et le radium. Leur radioactivité est beaucoup plus intense que celle de l’uranium.
En 1904, Pierre devient professeur à La Sorbonne et titulaire de la chaire de physique crée pour lui. Marie est affectée au laboratoire associé à cette chaire comme chef des travaux.
Quelques mois après, leur deuxième fille, Ève nait.
Le 19 avril 1906, Pierre meurt dans un accident de la circulation.
Marie sera alors nommée directrice du laboratoire Curie et donnera des cours à la faculté, elle succède à son mari.
Son premier cours donné à La Sorbonne le 5 novembre 1906 est un événement.
En 1908, Marie est la première femme professeur des universités de France. Elle est nommée professeur titulaire de la chaire de Pierre.
En 1911, le prix Nobel de chimie lui est attribué.
Début 1912, elle n’ira pas poursuivre ses recherches en Pologne malgré la proposition qui lui est faite. La construction à Paris de l’Institut du radium est enfin lancée. Les bâtiments seront presque terminés en juillet 1914.
Pendant la 1ère guerre mondiale, Marie Curie aidée de sa fille aînée et de trois femmes développe la radiologie.
Marie arrive à faire équiper 18 voitures radiologiques au sein de La Croix Rouge. Plus d’un million de blessés bénéficient de cette technique pour la localisation des projectiles.
Le manque de moyens suite à la guerre freine la reprise des recherches à l’Institut du radium.
En 1920, Mrs Meloney, une journaliste américaine lance une souscription auprès des femmes américaines.
En 1921, Marie va aux États-Unis avec ses deux filles, Irène et Ève. Elle va recevoir 1 gramme de radium ainsi que de nombreux instruments et de l’argent. Les journalistes couvrent énormément son voyage.
La même année, la Fondation Curie est créée et on développe l’utilisation des rayonnements pour le traitement du cancer.
Marie Curie est élue sans avoir été candidate à l’académie de médecine en 1922 grâce à la « curiethérapie ».
A partir de 1922, elle s’investit pour la science et la paix et travaille à la Commission Internationale de Coopération Intellectuelle.
Elle passera sa vie à chercher, mais aussi aider les autres et transmettre ses connaissances.
Elle meurt le 4 juillet 1934 d’une anémie pernicieuse à 67 ans..
Les cendres de Marie et Pierre Curie sont transférées au Panthéon en 1995. C’est la première femme à y entrer suite à son parcours exceptionnel.
Le Musée
Le bâtiment abritait le dernier laboratoire de Marie Curie, puis Irène et Frédéric Joliot-Curie y ont continué les recherches sur les rayonnements.
On y découvre la vie de Marie et Pierre. L’ayant relatée ci-dessus, je vais plutôt vous décrire ce que j’ai vu.
Mais, je commence par la vie de sa fille aînée Irène et son gendre Frédéric Joliot-Curie
Irène devient l’assistante de sa mère après la 1ère guerre mondiale.
En 1925, elle soutient son doctorat de physique.
Elle épouse Frédéric Joliot en 1926. Il était alors ingénieur de l’École de physique et chimie industrielle, mais aussi préparateur de Marie Curie.
En 1934, Irène et Frédéric découvrent la radioactivité artificielle.
Ils reçoivent le prix Nobel de chimie en 1935. Cela ouvre la voie au développement de l’usage de la radioactivité en biologie et en médecine.
En 1935, Frédéric crée un laboratoire de synthèse atomique à Ivry-sur-Seine et un laboratoire de chimie nucléaire au Collège de France.
En 1936, Irène entre comme secrétaire d’état à la recherche au gouvernement du Front Populaire.
Pendant la 2ème guerre mondiale, Frédéric participe à la résistance.
Il deviendra ensuite directeur du CNRS.
C’est Irène qui dirige le laboratoire Curie. Tandis que Frédéric propose au général de Gaulle la création du Commissariat à l’énergie atomique. Il en devient le haut commissaire.
En mars 1950, il lance un appel pour l’interdiction de l’arme atomique. On le destituera de son poste au CEA.
Irène décède le 17 mars 1956 et Frédéric le 14 août 1958.
Ève Curie, la cadette, ne suit pas les traces scientifiques de sa famille
Elle préfère les études littéraires et artistiques.
Après le décès de sa mère, elle écrit sa biographie. Celle-ci sera traduite en 35 langues et devient un best-seller mondial.
En 1940, elle s’installe au Royaume-Uni et travaille pour les alliés.
En 1952, elle est conseillère spéciale à l’OTAN.
Elle épouse en 1954 le diplomate américain Henry Labouisse. Celui-ci a été pendant 15 ans le Directeur Général de l’UNICEF. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 1965.
Ève décède à 102 ans en 2007.
Elle a fait un legs au Musée Curie. Il servira à rénover l’espace exposition en 2012.
Le Radium
Le public découvre le radium après l’attribution du prix Nobel de physique à Pierre et Marie Curie en 1903.
Camille Flammarion, vulgarisateur scientifique dit :
« Le radium, mot radieux et rayonnant, fut en un instant dans toutes les bouches. Il avait un air de fête qui plaisait. »
Pierre et Marie observent que le radium émet constamment des rayons invisibles, mais aussi qu’il dégage de la chaleur et une lueur dans l’obscurité.
Le radium inspire des écrivains et des artistes, mais aussi des industriels qui s’en servent d’argument publicitaire.
Objets de la vie courante
Entre deux guerres, on utilise la marque radium pour de nombreux objets non radioactifs.
Mais il y aussi des objets, comme la fontaine au radium ou des produits cosmétiques qui sont radioactifs et vendus pour les vertus de la radioactivité.
Progressivement, la communauté scientifique et médicale prend conscience des dangers du radium. Ils le classent comme poison en 1937.
Instruments et matériel
On peut voir de vrais instruments ou des reproductions au musée. Si certains peuvent être manufacturés, les chercheurs de l’atelier mécanique en créent d’autres.
Le service des mesures contrôle et calibre les instruments de mesures de la radioactivité.
Les femmes y travaillant mesurent aussi des échantillons que leur envoient le corps médical et les industriels. Chaque échantillon mesuré reçoit un certificat numéroté et signé de Marie Curie. En 30 ans, le service a délivré près de 10 000 certificats.
Le laboratoire et le bureau de Marie Curie
Ils communiquent entre eux.
Marie Curie passa beaucoup de temps au laboratoire à effectuer divers travaux délicats et a fourni beaucoup d’efforts pour ses recherches.
Celui-ci a été décontaminé et reconstitué en 1981. On peut y voir quelques instruments et appareils d’époque.
Les objets des différents directeurs sont toujours sur le bureau. La première a bien sûr été Marie Curie. Puis André Debierne, Irène Curie et enfin Frédéric Joliot-Curie lui ont succédé.
La bibliothèque contient des ouvrages scientifiques de référence et les thèses et publications des chercheurs du laboratoire.
Conclusion
Ce petit musée est très intéressant. Je ne connaissais pas tous les détails des vies riches de la famille Curie.
Le fait de découvrir le laboratoire et le bureau complète bien la partie « musée classique » où on peut voir les instruments et les objets liés aux recherches.
Je vous conseille d’aller le visiter car il vaut le détour !
Il se trouve à 2 pas du panthéon.
Si vous l’avez visité, mettez ce que vous en pensez en commentaire 😉