Bonjour à toutes et à tous,
Je viens de découvrir que les ours en peluches ont été inventés en 1902… Peuvent-ils être considérés comme Steampunk ? N’hésitez pas à répondre en commentaire.
Voici leur histoire :
Une grande partie des jouets trouvent leurs racines dans l’Antiquité (hochets, poupées, jouets à tirer, véhicules divers et variés, jeux de société, etc.). L’ours en peluche, contrairement à ce que son immense succès pourrait laisser supposer, est un jouet relativement récent. La star incontestée des chambres d’enfants n’est en effet née qu’au début du XXesiècle!
Ce n’est pas le seul paradoxe que soulève l’existence de l’ours en peluche. La nature même de l’ours, dangereux et menaçant, semble mal convenir à un doudou d’enfant. Comment un animal féroce et sauvage a pu devenir le symbole de l’enfance, de la douceur et de la nostalgie?
L’ours en peluche apparaît au même moment, à deux endroits différents du globe.
Margarete Steiff, à la tête d’un petit atelier de couture près de Stuttgart, réalise, dans les années 1880, des coussins d’aiguilles en feutre en forme d’éléphant.
Elle comprend vite que ces accessoires anthropomorphes sont appréciés des enfants de ses clientes, qui les détournent en jouets. Dès les années 1890, Steiff est une marque de jouets prometteuse, dans laquelle entre Richard, le neveu de Margarete. Il observe les animaux au zoo et les dessine pour permettre d’affiner les postures et les expressions des jouets Steiff. Crée par Richard et produit en 1902, le premier ours en peluche Steiff connaît un succès retentissant. La marque en fabrique un million en 1907, faisant de l’Allemagne le premier producteur d’ours en peluche. Steiff fait breveter sa marque de fabrique afin de se démarquer de ses concurrents attirés par ce jouet populaire, c’est le bouton de métal dans l’oreille toujours utilisé aujourd’hui.
Le volet américain de sa naissance explique le nom anglais “Teddy Bear”. En 1902, le président des États-Unis Théodore Roosevelt participe à une chasse à l’ours dans le Mississippi. Pour lui empêcher de rentrer bredouille, son équipe se met en quête d’un ours. Elle ne trouve qu’un ourson, qu’on accroche à un arbre. Roosevelt refuse catégoriquement de tirer sur un ourson sans défense. La presse reprend cette histoire, ce qui contribue à la populariser. (Notamment sous la plume du dessinateur Clifford K. Berryman.)
Morris Michtom, propriétaire d’une boutique de bonbons à New York, réalise un jouet en tissu représentant un ourson. Il l’envoie à Roosevelt, affectueusement surnommé “Teddy” par les Américains.
Teddy Bear est le nom de cet ourson en peluche. Il est vendu dans la boutique de Michtom. Il a tant de succès qu’il permettra à son créateur de fonder, en 1907, la marque de jouets Ideal Novelty and Toy Company.
Avant le succès de l’ours en peluche, l’ours faisait déjà partie du quotidien des ruraux comme des citadins. Il possédait le statut ambigu de bête sauvage pourtant facilement domptable dans sa jeunesse, comme en témoignent le nombre de montreurs d’ours qui se produisent dans toutes les villes d’Europe. ?Déjà, ?à la fin ?du XIXe siècle, la chasse et la capture des oursons fait des ravages sur l’espèce.
La rivalité franco-allemande s’exercent également dans le domaine du jouet. Les marques françaises ?fabriquent, après la Première guerre mondiale, nombre d’ours en peluche au faciès très reconnaissable.??
L’ours en peluche s’adapte à sa condition de compagnon ?favori ?de l’enfance. Il évolue tout au long du XXe siècle afin de pouvoir remplir ce rôle le plus loyalement possible. Le mohair et la paille de bois des débuts laissent la place, après la Seconde Guerre mondiale, à des matières artificielles plus molles et plus douces. Cela facilitent prise en main et câlins pour les enfants. Ils peuvent également être lavables et ignifugées, afin de se conformer à des normes d’hygiène et de sécurité toujours plus strictes.??
Le nounours s’éloigne? ainsi ?de l’ours, en devenant toujours plus rond, toujours plus doux. Des ?robes introuvables dans la nature, ?couleurs vive, ou pastel, parent les nouveaux Nounours. Ils portent parfois des habits.
Les designers? et créateurs de mode se sont emparés de cet objet qui a accompagné leur enfance. Le héros, plus que ?centenaire, dont le règne est loin d’être fini a eu droit à une cure de rajeunissement.