Bonjour à toutes et à tous,
En France, nous consommons environ 4 millions de tablettes chaque jours. En moyenne chaque Français mange 7 kilos de chocolat par an…
Pendant le confinement, vous avez surement fait comme Germain (ou moi…) : vous avez mangé plus de tablettes de chocolat!
Mais savez-vous depuis quand la tablette existe? Et depuis quand le cacao est cuisiné pour être mangé par les hommes?
Tout d’abord, l’étymologie du chocolat et du cacao :
Cacao vient de l’aztèque cacahuatl, désignant la substance que l’on tirait des fèves de cacahuacintli, lui même fruit du cacahuaquahuilt, le cacaoyer.
Chocolat est la transcription du mot maya tchocolatl ou xocolatl. Ce mot désigne la boisson à base de fève de cacao (atl signifiant « eau »). Il a été traduit en chocolate par les espagnols.
L’origine du chocolat prend ses sources dans la mythologie Maya.
Il est mentionné dans le Popol Vuh, sorte de bible qui relate l’origine de ce peuple sud américain. Selon cette histoire, la tête d’un héros vaincu se serait transformée en cabosse de cacao, et féconde une jeune fille (représentant l’infra monde maya) en crachant dans sa main. Au regard de cette légende, on comprend ainsi mieux la dimension rituelle du chocolat, lors des mariages, des enterrement ou des rites de purification.
Les plus anciennes preuves de l’utilisation de fèves de cacao, se situent entre 1100 et 1400 avant J.-C, en Amérique Latine.
Selon la légende, la culture du cacao fut développée par le 3ème roi maya, Hunahpu. Les fèves servaient probablement, aux Mayas et Aztèques, à la fabrication d’une boisson fermentée, puis plus tard, à la fabrication d’une boisson chocolaté. Les fèves auraient aussi servi de monnaie d’échange, on sait également que des contributions de cacao avaient été prélevées sur les villes Mayas par les derniers princes de cet empire.
En 1502, Christophe Colomb accoste sur l’Ile de Guanaja, au large du Honduras.
Des indigènes viennent à sa rencontre et lui offrent des fèves de cacao en échange de quelques présents. Devant l’incompréhension des européens le chef des indigènes se fait préparer une boisson chocolatée. A bord de la Santa Maria, Christophe Colomb goûte, n’aime pas et oublie ces fèves.
En 1519, Hernan Cortes accepte le breuvage chaud de l’empereur aztèque Moctezuma.
Cela s’est passé à Tenochtitlan, actuel Mexico. Cortes ne se doutait pas que ce « cacahualt » (« boisson des dieux ») concocté à partir de fèves de cacao, conquerra un jour le monde. Cortes rapportera les fèves à la cour d’Espagne où elles plaisent à Leurs Majestés. Le chocolat est alors réputé pour ses vertus pharmacologiques.
Anne d’Autriche, fille du roi d’Espagne Philippe III, apporte le chocolat en 1615 en France en se mariant à Louis XIII.
Au XVIIIe siècle, le chocolat s’est répandu dans toute l’Europe et est devenu un plaisir pour gastronomes avertis et fortunés. Les hommes de l’art, les médecins et les apothicaires sont divisés : pour une partie, son pouvoir nutritif est des plus bénéfiques, tandis que pour l’autre, il provoque gonflements et ballonnements. Bu en trop grande quantité, affirment ses détracteurs, le chocolat pousserait même à tous les excès…
Depuis toujours, le chocolat, ne se mange pas mais se boit.
Les fèves de cacao sont broyées, ce qui donne une pâte que l’on dilue avant de la servir dans de l’eau chaude. La pâte de cacao devenant très dure une fois sèche, les rochers, pastilles ou autres petits gâteaux n’ont guère les faveurs du public.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la mode est d’ajouter à la boisson cacaotée des ingrédients pour en rehausser le goût.
Ces ingrédients sont très variés : sucre, mais aussi poivre, anis, poudre de roses blanches, cannelle, pois de campêche, musc, ambre gris, muscade, clous de girofle et rhubarbe ! Dans les nombreuses « chocolate houses » de Londres, on sert le chocolat dans un verre de vin de Madère échauffé, mélangé à un jaune d’oeuf afin de l’épaissir et de lui donner plus d’onctuosité. La première « chocolate house » ouvre en 1657. Elle sera située à Bishopsgate Street. C’est un établissement de consommation populaire tenu par un français dont l’histoire n’a pas retenu le nom. Le breuvage varie d’un pays à l’autre, en fonction de l’imagination des préparateurs et des ingrédients locaux.
En 1828, le chimiste et industriel hollandais Conrad Van Houten découvre le moyen de fabriquer de la poudre de cacao.
En utilisant une presse hydraulique de son invention, il a obtenu une sorte de beurre de cacao. Celui-ci durci sous forme de pain pour ensuite être réduit en poudre très fine. Le chocolat en poudre est né. A partir de la fabrique qu’il a créée à Amsterdam, Van Houten diffuse ses boîtes de chocolat en poudre dans toute l’Europe. Avec lui, le chocolat fait son entrée dans l’âge industriel. Et, grâce à la mécanisation, les prix baissent et il conquiert un public plus large.
La consommation de chocolat connaît partout un très fort développement.
Il est de plus en plus prisé pour le plaisir qu’il procure. Les manufactures se multiplient. Dans les années 1780, Docteur James Baker ouvre la première usine de chocolat aux Etats-Unis. En 1819, François-Louis Callier crée la première fabrique suisse de chocolat, suivi en 1825 par Philippe Suchard. Jean-Antoine-Brutus Menier démarre l’aventure la même année en France. En Angleterre Cadbury apparait en 1824. La pâte de chocolat n’est plus leur seule production. Les fabricants développent désormais bonbons et gâteaux. Mécanisation et concurrence entraînent une baisse continue du prix du chocolat, désormais accessible au plus grand nombre. Le chocolat a mis moins de trente ans à se démocratiser. L’élargissement du marché pousse également les industriels à rivaliser d’imagination pour se démarquer de leurs concurrents. Dans les années 1830 en Suisse, Charles-Amédée Kohler a ainsi l’idée d’ajouter des noisettes à ses chocolats.
En 1847, les trois frères Fry découvrent qu’en mélangeant du beurre de cacao, du chocolat en poudre et du sucre, on obtient une pâte molle qu’il est possible de verser dans des moules.
Ils ont ajouté au chocolat en poudre de Van Houten du beurre de cacao pour obtenir un chocolat à croquer ! Toute simple, la découverte n’en est pas moins géniale puisqu’elle donne naissance à une nouvelle manière de consommer le chocolat : la plaque. « Chocolat délicieux à manger » : tel est le nom, en français dans le texte, que les trois hommes donnent à leur nouveau produit, présenté officiellement lors d’une exposition tenue à Birmingham en 1849. La référence française n’est évidemment pas innocente. A cette époque, Paris donne le ton en matière de mode, de bon goût, d’art de vivre et de gastronomie. Elle vise à conquérir une clientèle d’amateurs éprise de produits de qualité.
En 1848, Victor-Auguste Poulain, ouvre sa chocolaterie.
C’est à Blois qu’il ouvrira sa chocolaterie en revenant de son apprentissage. La marque Poulain est créée ! C’est sans doute la première marque de chocolat à avoir massivement communiqué sous forme publicitaire. Le chocolat Poulain est également célèbre pour proposer des images éducatives, dites « images Poulain », en cadeau avec ses produits dès les années 1860.
Et c’est un petit pays d’Europe, la Suisse, qui a pris les devants. En 1876, Daniel Peter a créé le premier chocolat au lait.
Il va s’associer en 1879 avec Henri Nestlé, l’inventeur du lait concentré. Ils donnent ainsi naissance à la firme Nestlé. Cette même année, un autre Suisse, Rodolphe Lindt, met au point dans la fabrique qu’il vient de créer le conchage, qui permet la fabrication de chocolats fondants. En 1884, Poulain lance « Le petit déjeuner à la crème vanillé », ancêtre du fameux « pulvérisé » lancé en 1904, aujourd’hui rebaptisé « Grand Arôme ». Ce produit change les habitudes matinales de millions d’enfants. Jean Tobler, en 1899 en Suisse, a l’idée de vendre la fameuse barre triangulaire Toblerone. Deux ans plus tard, Philippe Suchard lance la tablette Milka sur laquelle s’affichera, à partir de 1972, la célèbre vache mauve. Puis 1948, il lance son premier rocher.
Au début du XXe siècle, l’industrie suisse du chocolat donne clairement le ton en matière de technologie et de marketing.
Portée par la mécanisation, la profession entre de plain-pied dans l’âge de la consommation de masse. Cette domination des Suisses dure un demi-siècle à peine. Jusqu’à ce que l’arrivée des géants américains Hershey puis Mars contribue à redistribuer les cartes du secteur…
Les vertus du chocolat :
Les Mayas avaient repéré le cacaoyer et ses cabosses parce qu’ils contiennent de la théobromine. Ce qui donne au chocolat des propriétés euphorisantes et stimulantes.
Pour les Aztèques, cette boisson, consommée pimentée, combattait la fatigue.
Aujourd’hui, 100 g de chocolat noir à 70 % apportent 206 mg de magnésium, ce qui fait du chocolat un allié contre le stress et l’anxiété.
En consommer au moins une fois par semaine améliore les performances cognitives.
Le chocolat fait baisser la pression artérielle, protège des risques d’infarctus du myocarde et des AVC.
Attention cependant :
C’est aussi à cause de la théobromine que le chocolat est dangereux, et même mortel, pour les chiens et les chats, mais aussi les perroquets et les chevaux.
Aliment très riche en calories, le chocolat peut être un facteur de prise de poids. Son effet bénéfique sur la tension artérielle, par exemple, sera faible voir plus qu’annulé par une consommation excessive.
S’il reste l’occasion d’un plaisir précieux, apprécié dans sa dégustation, le chocolat, solide ou liquide, devient, comme chez les Mayas, une substance bonne pour le corps et l’esprit. Nous avons donc tout à gagner à en manger peu, moins peut-être mais du meilleur…
Source : Les échos, Planetoscope, le portail du chocolat, Futura Santé